•  Je tombe ce jour sur ce témoignage:

     je-n-arrive-pas-a-relacher-la-pression

     Il s'agit d'une infirmière "normale", on ne connait pas son âge, qui a été confrontée à l'horreur absolue. Pas préparée, en "repos" ce soir là, revenant bien entendu en urgence face à la nécessité. PLAN BLANC

    Et elle n'arrive pas à évacuer, ni à enlever de sa tête ces images et ressentis, un syndrome post traumatique classique en somme.

    Et bien sûr elle n'est pas  la seule.

    La France a été touchée en ce funeste vendredi 13, journée de la "gentillesse", bien mal célébrée en l’occurrence. Je ne m'étalerai pas sur ce que tout le monde a déjà ressassé en boucle. Cela ne présente aucun intérêt,  je veux dire mon avis n'a aucun intêret.

    Non ma réflexion de ces derniers jours porte sur l'après. Sur l'impact de ces évènements sur la santé mentale de nos concitoyens, de TOUS nos concitoyens, qu'ils soient victimes, soignants, politiques (si, si, je n'ose croire qu'ils en sortent indemnes), décideurs en tout genre (ouvrir une école, maintenir un concert, organiser un séminaire)... Et le poids que ces décisions peuvent générer si d'aventure CA recommençait....

    Comment gérer cet "après", avec ces images rémanentes, qu'elles aient été vécues ou "fantasmées" via les médias ou réseaux sociaux? Comment effacer les cris, la douleur, la vision du sang et surtout ce sentiment de "peur" qui est très légitime.

    La peur , à l'instar de la douleur ou de l’hyperthermie, est un pare feu, un garde fou un indicateur qui permet de se protéger face au danger. Quelqu'un qui l'ignore sera soit un monstre (exemples récents) soit un fou, dans sa plus belle acception. Il n'aura pas la limite élémentaire de la réflexion quant aux conséquences de ses actes. 

     J'ai visionné dimanche soir sur M6 le reportage au cœur d'un des sites, journaliste qui suivait les pompiers en direct. Il a fait polémique, certes. Oui c'est vrai que certaines images étaient choquantes, d'autre peut être pas utiles, et des "non floutages" audacieux...

    Mais il s’agissait peut être à chaud d'un "reportage de guerre", avec son lot d'horreurs. Et monté à la hâte par des personnes peut être peu expérimentées sur ce type de situation?  Et peut être aussi que ce journaliste a cédé  à ce voyeurisme malsain mais irrépressible (vous savez comme quand un enfant se cache les yeux mais écarte les doigts devant une scène d'horreur). On peut comprendre que non préparé, ça choque d'assister à ceci! Pour la petite histoire il était en reportage avec des pompiers donc ceci est arrivé de façon non programmée pour lui.

    N'a-t-on pas devoir d'information, même si parfois c'est crû ? Je ne l'ai pas  trouvé "voyeuriste", un peu sensationnaliste peut être mais je ressentais un besoin de montrer la vérité, que nous ne sommes pas chez les bisousnours et que nous devons nous préoccuper du plus grand nombre, c'est à dire voir l’intérêt collectif face à une réelle menace sur un pays. (selon des principes éthiques de justice et utilité).

    Personnellement, j'ai du mal à ne pas penser à tout ceci. Comment aurais je moi-même réagi si j'avais été victime ? Proche de victime? Témoin de la scène ? Soignante au cœur de la tourmente ?

    Aurais-je su gérer ? Trouver les mots et les attitudes idoines? Sans doute que oui, à défaut de gestes  techniques peut-être aurais-je su apaiser ? Mais peut être pas ????

    Et bien sûr la grande question soulevée dans cet article: est-on VRAIMENT préparés ??? En tant que soignants, sur ces situations de stress intense. Et sur l'après? Comment répondre aux questions des patients, des enfants, des amis ? Comment rester neutre et dépassionné ?

    Comment apporter une aide professionnelle et empathique sans sombrer dans le débat émotionnel ?

    Alors mesdames et messieurs les décideurs, peut être qu'au programme des études de soignants il serait bon d'ajouter un chapitre sur la gestion de la crise, la façon de gérer son stress et de répondre de façon adapté aux comportements post traumatiques.

    Des cellules psychologique se mettent en place, certes, mais pas accessibles à tous. Et l'IDEL au quotidien, comment fait-elle ?

    Voilà mon sentiment à ce jour, le chemin sera long pour tous, et ne négligeons pas les soignants , les pompiers et les  policiers  qui ont imprimé dans leur chair ces scènes et visions terribles.Témoin cette photo virale de deux policiers qui pleurent...

    On est JAMAIS préparé, quel que soit son métier, à l'inacceptable.

    Un grand BIG UP  pour les remercier, du fond de mon cœur qui saigne.

    Traumatiquement vôtre

    Clématite

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