• - Covid : et si c'était une pandémie trop propre?

     

    - Covid : et si c'était une pandémie trop propre?

    Depuis 1 an et demi, on a quasi tout vu, tout lu ou tout entendu sur le Covid19. On a même devisé durant des mois sur son genre ! Des centaines de milliers de vocations de médecins épidémiologistes se sont révélées ; Chacun a son opinion, plus ou moins argumentée et plus encore depuis la mise en place de la vaccination et des mesures d’annonce de Pass sanitaire de juillet 2021. Cette crise s'annonce de plus en plus clivante, mais sans doute est-ce la partie émergée d'une crise beaucoup plus profonde et sociétale. 

    La peur, sans doute, délie les langues et libère les fantasmes de chacun. En août 2021, on assiste clairement à 2 camps : les pro et les anti-vaccination ou pass sanitaire. Les 2 mouvements sont étroitement amalgamés et pourtant ils sont différents. Mais là n'est pas le propos de ce billet. 

    Depuis le début de cette crise,  je me questionne sur le « pourquoi »? 

    Pourquoi un virus avec une implication mondiale et un taux de létalité non négligeable n'emballe-t-il pas les foules pour s'en prémunir ?

    Les éléments ci-après n’engagent que moi et sont le fruit de mes réflexions ou interprétations. 

    1. Son mode d’action

    Le problème du Covid, ce que "ça ne se voit pas", un peu comme le diabète de type 2 à ses début. Il n'altère pas l'intégrité corporelle, ne produit pas de signes physiques particuliers (hormis la décompensation respiratoire à un stade avancé), peut être relativement asymptomatique avant sa détection et surtout durant son incubation. En bref : c'est une pandémie "propre"! Il me revient une réflexion d'André Manoukian lors d'un télé crochet, à une candidate qui chantait "parfaitement" bien: "Ca sent trop le savon et pas assez la foufoune". 

    Les diverses communications sur l'émergence de nouveaux cas Ebola en Afrique et la réaction qu'elles suscitent ont confirmé cette impression : remplacez Covid par peste/ Ebola/ Lèpre/ Variole... Et observez les réactions ! Il n'y aura plus personne dans les rues, dans les transports, dans les boites de nuits ou autres lieux de rassemblement. Plus de contact, que de la méfiance vis-à-vis de son voisin, voire des dénonciations sur ceux qui ne se protègeraient pas. On ne trouverait plus que des rares audacieux en combinaison étanche qui oseraient sortir de leur maison barricadée. Vous en avez vu des films ou des séries dystopiques sur ce type de catastrophe et vous imaginez sans peine à quoi ressemblerait la Canebière ou les grandes places de ce monde. Des déserts ou des paysages lunaires, à la « Mad max » ou « Walking dead ». Le pauvre Thomas (Pesquet) n'aurait plus grand chose à nous transmettre depuis l'espace. 

    Or, le Covid est sans doute aussi contagieux que ses grands frères, mais il ne provoque ni hémorragie, ni diarrhée, ni vomissement. Il n'y a pas de pustules qui éclatent dans la rame de métro ou de morceaux de membres qui tombent dans le bac à yaourt du Lidl. Les gens qui s'étouffent ça ne se voit pas vraiment et ça se fait dans l'intimité. Ils ont (parfois !) le temps d'appeler les secours et ne tombent pas dans la rue comme des mouches ou des pestiférés. Ils ont la décence de vivre leur maladie dans les murs protégés d’une réanimation, sous le regard désormais épuisé des soignants.  Hormis les quelques images de personnes en décubitus ventral (qui sont tout de même accusées de mises en scène), on ne voit pas grand-chose.  Or, l'humain (enfin certains) a besoin de sensationnel, de spectaculaire, de gore et d’horrifique pour donner peur et le convaincre de se protéger. Il faut qu'il voie la mort avec ses yeux, à la façon des retours d'attentats, où personne ne songe à dire qu'ils n'ont pas existé. J'ai entendu des proches me dire : « Je n'y crois pas beaucoup parce qu'on ne voit rien ». 

    J'ai lu des commentaires cyniques (et débiles bien sûr) qui pointaient " l'absence de cadavres jonchant les rues"  pour justifier leur scepticisme face à cette crise. Au 21e siècle on a encore BESOIN de voir les cadavres, de préférence exsangues ou lacérés, pour valider la dangerosité d'un virus/bactérie. Un Vieux Port rempli de corps flottants, ça se serait vendeur !

    Mais les médias ne diffusent pas d'images de morts, car c'est éthiquement discutable. "Selon une formule de Louis-Vincent Thomas (2000 : 104), la mort dans les médias est partout et nulle part, « obscène et ab-scène »" . je vous encourage à lire cet article qui traite de l'image de la mort dans la société: Re-présentations de la mort dans les médias d’information

    Souvenez-vous du 11 septembre 2001, lors de l'effondrement des twin towers, "les morts étaient invisibles, les corps absents! Tout a été montré sauf l’essentiel: les morts eux-mêmes. Nous sommes là en présence d’une mort sans cadavre, de l’idée presque irréelle de la mort, d’une dramatique en l’absence de ces milliers de drames individuels." (Représentation actuelle de la mort dans nos sociétés: les différents moyens de l'occulter. Damien Le Guay.2008). Les thèses complotistes ont afflué, remettant même en question le nombre de morts. 

    En ce sens, le Covid souffre de sa (relative) propreté. Regardez les épidémies qui ont le plus marqué sont celles avec des manifestations physiques exagérées, malgré pour certaines le nombre de décès moins importants. Je pense à Ébola. Selon l’OMS, le taux de létalité moyen est certes d’environ 50%, mais avec 20 000 décès. Plus de 4 millions pour le Covid en 1 an et demi…

    Gageons qu’avec une épidémie Ebola en France, un vaccin, même partiellement efficace ferait un carton plein !

    Ça c'est UNE des pistes qui me vient à l'esprit sur le peu d'engouement des mesures de protection.

    J’en ai une autre, pas très populaire, où je risque de me prendre des volées de bois verts. Mais les événements commencent à rattraper mes pensées.

    2. La population touchée par le Covid

    Depuis plus d'un an, j'ai la conviction intime que c'est le public touché par ce virus qui "pose problème", et qui l'empêche d'être "vendeur" ou pris au sérieux. 

    Outre qu'il est propre, il s'attaquait aux plus âgés. Mais ça c'était avant ! Les personnes âgées et les personnes fragiles, dont on a dit qu'ils avaient déjà peu d'espérance de vie (selon un professeur marseillais qui a connu une gloire soudaine), ce qui en faisait "une grosse grippe" voire une grippette et surtout rien de dramatique pour la majorité de la population. Après tout, le décès de personnes de 90 ans ou de patients polypathologiques ou chroniques reste un « décès socialement acceptable ».  

    Puis la moyenne d'âge a baissé, et on n’a plus parlé de grippette. 

    À ce jour, les soignants du terrain et les statistiques évoquent des trentenaires en réanimation : ça commence quand même à baliser dans la population, d’autant qu'il frappe cette fois-ci des personnes sans facteurs de risques (même pas malades, même pas obèses, rien! Voire même des sportifs....). Covid commence à gagner en « respectabilité virale ».  Depuis plus d'un an, disais-je, je suis convaincue que le jour où Covid touchera les enfants, la réaction sera totalement différente. 

    Les enfants représentent le dernier Bastion, le dernier tabou, ce qu'il ne faut absolument pas toucher (et c'est normal! ). Une contamination des enfants entraînant hospitalisation, Réa et même décès serait la partie inacceptable, le franchissement du Rubicon et le signal donné pour des mesures de protection massives (il y aura toujours les derniers irréductibles bien sûr). Les pédiatres constatent une augmentation des contaminations de bébés ou de très jeunes enfants. A cause du variant delta, le nombre d'enfants positifs au Covid-19 a été multiplié par dix depuis juillet 2021.

    Le problème actuel est que les enfants (moins de 12 ans) ne sont pas vaccinables !

    Il n'existe à ce jour pas de vaccin adapté aux plus jeunes, qui pourtant ont le même taux de contamination que l'adulte, même si létalité moindre. Il appartient donc aux adultes de les protéger ! Seule une population adulte non contaminante permettra de les épargner. 

    Alors, un parent non vacciné qui contamine son bébé et a fortiori s'il en décède, pourrait devenir l'argument massue de la vaccination, et je ne parle pas de politique mais de conviction. Je souhaite ardemment que nous n'en arrivions pas là, mais l’épidémie évolue. Aucun peuple n'accepte de laisser mourir ses enfants, mais les virus vont se nicher là où ils trouvent des réservoirs.... Et les personnes non vaccinées (dont les enfants) sont des réservoirs, c’est un fait.

     Là encore pour aller plus loin il y a un podcast sur France culture au sujet du rôle des enfants dans la recherche de l'immunité collective.  Les pistes de réflexion y sont intéressantes et surtout dépassionnées. 

    3. Des exemples marquants

    Dans la foulée du besoin de visualiser la catastrophe, il existe aussi le phénomène « people » surtout à notre époque très médiatisée. L'objet de ce billet n'est bien sûr pas de souhaiter du mal à quiconque bien au contraire, mais quelqu'un de bien connu, jeune de préférence, sans pathologie particulière, et qui décèderait du Covid pourrait mettre un coup de booster à toute une partie des indécis. La sidération passée, peut être que certains réfléchiraient en se disant si lui/elle en est décédé, alors ça peut aussi m'arriver. Il y a pourtant beaucoup de personnes célèbres ils ont payé un lourd tribut à cette pandémie, et encore plus de soignants, toujours invisibles, mais cela n'a pas suffit à marquer les esprits, à la façon d'une Lady Di ou d’un Michael Jackson. 

    4. La peur

    Epouvantail agité par les anti : la peur. Là encore on a tout lu, tout entendu, des craintes réelles aux arguments les plus farfelus. De la méfiance à propos d’une « nouvelle » technologie , déjà  expérimentée depuis 20 ans, aux divagations platistes ou autres complots du nouvel ordre mondial, tout y passe. Certaines réticentes sont totalement entendables et entendues, mais d’autres ne relèvent que de la manipulation, voire de la fantasmagorie. Mais dans quel but ? Politique ? Sans doute, car certains s’approprient cette peur à des fins électorales. D’autres en profitent sans doute pour s’offrir quelques minutes de gloire et une centaine de pouces levés, dans une illusion d’égérie des temps modernes. D'autre sont juste influencés, et peuvent écouter des arguments factuels pour se raviser. 

    5. L'argument de la létalité

    Là encore, tout se mélange. Les arguments « anti » vont dans le sens d'une faible létalité : oui c'est vrai. La létalité serait de 3 à 4%, ce qui pour certains ne justifie pas les mesures mises en place et le battage médiatique qui est donné à cette pandémie. Pourtant si on se réfère aux dernières années, c'est la première pandémie d'ordre mondial que nous connaissons ! 

    Bien que ceci ait été abondamment expliqué, il semblerait qu'il faille encore user de pédagogie pour faire comprendre qu’un afflux massif de personnes malades sature les systèmes hospitaliers (qui sont déjà en situation délicate, d'où l'amalgame politique) et qu'il faut absolument réguler le nombre d'entrées en réanimation. 

    La conséquence est le confinement (pour réduire le nombre des contaminations), qui lui-même entraine des conséquences économiques dramatiques, avec leur corollaire de dépôt de bilan, chômage, dépression, suicide … D'autre part, la saturation des services hospitaliers entraîne des retards de prise en charge pour les autres pathologies, voire des annulations d’interventions programmées, mettant en jeu le pronostic vital de patients hors covid. 

    Toutes les conséquences et tous les dommages collatéraux, toutes les personnes qui vont décéder non pas du covid mais à cause du covid, toutes les pathologies connexes découlant de cette contamination, sont encore dans une zone grise inestimable et sûrement durant des années. Inestimable autant en matière économique qu'en matière de qualité de vie et de santé de la population. 

    On pourrait encore et encore deviser, ceci est juste le fruit de réflexions, que je souhaitais partager. Cela ne fera certainement pas avancer le schmilblick mais peut être proposer un point de vue différent ? 

    Et bien évidemment la vaccination est à ce jour la seule solution immédiate. En attendant d'en trouver d'autres ? 

    Pestement vôtre (elle était facile celle là!)

     

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