• - Hardiesse VS Couardiesse -

    « L'homme qui n'a rien à perdre est redoutable. »
    Johann Wolfgang von Goethe



    Suite à la mobilisation de collectifs infirmiers, et suite à la discussion, en débriefing, avec une de mes consœurs et amie, nous avons pu constater que les plus "actifs, "réactifs" et mobilisés ne sont ..paradoxalement...  pas ceux qui ont le plus de problème dans leur travail.

    En d'autres termes, et en étant très réducteur: 

    Ceux qui se battent le plus sont les mieux lotis ! POURQUOI ?

    Ceci est très étrange, au vu des plaintes et complaintes du mur Facebook, faisant passer le terme de "mur des lamentations"  pour une bande annonce des "anges de la téléréalité" ...

    A quel  phénomène étrange est-on confronté ?

      Pourquoi ceux qui sont au bout du rouleau, les épuisés, les "suicidaires", les dégoutés, les mal payés, les mal considérés, les prêts à tout ?... Et bien peut être pas , non justement !

    Justement, l'homme qui n'a plus rien à perdre est le plus dangereux et on comprend aisément pourquoi. Mais celui qui a encore un petit quelque chose ???....

    Mais est ce que cela suffit comme explication ? Leur absence de mobilisation vient-elle uniquement de la peur de perdre le peu qu'il leur reste ? Car même si on a qu'un peu (genre un boulot mal payé et fatigant), mais qu' une corporation permet de se fondre en elle pour revendiquer un peu "plus", pourquoi s'en priver ?  D'autant que cette dernière n'est ni très agressive, ni très impopulaire et donc aucun risque de perdre son job.

    Pourquoi refuser à ce point de bouger, ne serait-qu'un cil, pour faire changer sa condition si peu appréciée ? Pourquoi critiquer à ce point ceux qui le font, alors que ces derniers ne sont en si piètre posture ?

     - Par pure perversité ? je ne crois pas,

     - Par lâcheté ? je n'en suis pas sûre,

     - Par masochisme ? je crois qu'on brûle...et en parlant de brûler, nous voici en direction de notre cher, très cher "burn out".... Attention la visite guidée commence, attachez vos ceintures et relevez votre tablette.

      Mesdames et messieurs, à votre droite vous avez l' épuisement professionnel, toujours vaillant et en regain, grâce aux bons soins de nos politiques qui veillent à le nourrir, à votre gauche les troubles musculo--squelettiques, n'ayez pas peur ils ne mordent pas, ils vous empoisonnent juste la vie de tous les jours, un peu plus loin derrière la démotivation, vous pouvez apercevoir la dépression. Espèce en voie de développement, elle se nourrit de vos soucis et vous ôte tout capacité d'analyse et d'action.... Elle est sournoise, attention, ne la caressez pas et ne lui donnez pas à manger ...

    Et tout au fond, vous avez la Bête qui trône et qui rugit! La reine des affections psycho sociales et la quintessence de la souffrance au travail: le burn out.

    Celui ci règne en maître absolu, il réclame chaque jour son lot de jeunes (et moins jeunes) vierges (et moins vierges) afin d'apaiser son appétit sans limite. Vous pouvez apercevoir ses vassaux, HPST et T2A, et ses sbires ( ... ) qui récoltent sans faillir leur funeste butin.

    Ne vous approchez pas , car tout contact est fatal, ne le regardez pas car vous vous changeriez illico en statue de prozac ...

    Alors n'en veuillez pas à ses pauvres victimes, engluées dans leurs problèmes de souffrance au travail. Elles sont prisonnières d'une toile maléfique qui les empêche de réagir. Cette chape qui les paralyse et les terrifie.

    Elles n'ont plus la force suffisante pour se battre ! Leur seule énergie est consacrée à la satisfaction du besoin le plus primaire : celui de survie.

    La pyramide de Maslow est toujours d'actualité, le besoin de se réaliser n’intervient que quand les autres besoins  sont assouvis. Il arrive en dernier. En dernier .....

    Mais la bête est rude et ne lâche rien !

    Notre rôle à ce jour serait peut être de leur faire sortir la tête de l'eau et leur faire prendre conscience que rien n'est perdu et qu'à plusieurs on est forts !!!

    Maslowement votre

    Clématite 

     

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  • Commentaires

    3
    florence13
    Mercredi 1er Mai 2013 à 23:55

     haoui, continuer sans se poser de questions!!! sauf qu'un jour moi j'ai du arreter car trop, et mon corps a dit stop! j'ai repris des etudes (master) c'est encore plus dur de tout concilier, bcp d'incertitudes d'avenir, mais je me dis que j'ai fait qq chose pour changer! et ca rend le restee bcp plus supportable!! merci en tous cas!!

    2
    Matpia
    Mercredi 1er Mai 2013 à 21:34

    bonsoir clématite, je visite ton site avec un immense plaisir ! Je suis libérale depuis 10 ans déjà en secteur rural, très très rural !!!! Je me suis reconnue dans ton article. Chaque jour au petit matin, à se demander des que les yeux s´ouvrent comment gérer cette journée avec les kms interminables, les patients insatisfaits, les heures trop courtes pour faire tout ce qu'il y a à faire .... Oui se dire stop, allez y a d'autres jobs, ailleurs, mieux ..... Là où nous sommes toutes épatantes, c'est notre faculté à porter le masque : la nuit a été courte, bébé à pleuré toute la nuit, le cher et tendre est de mauvais poil et nous a pris le chou, une gastro, une grippe, un lumbago ....... Mais peu importe !!!!!!! On se lève, on y va, et avec LE sourire !! Parceque oui, y a la remplaçante qu'on ne trouve pas, y a les charges, le quotidien, y a tout à gérer .. Alors moi, ça me pèse aussi, souvent, et en même temps, je ne conçois pas de repartir en milieu hospitalier. Ce serait pire !  En tout cas, merci clématite pour ses petits moments de sourires que tu nous offres. À très vite de te lire ! 

    1
    Samedi 6 Avril 2013 à 15:43
    Anerick

    Tu as je pense bien résumé la chose. Tant que nous n'avons pas touché le fond, nous continuons. Finalement on ne peut s'en prendre qu'à nous même. Il nous manque une once de conviction et d'audace. Courage ! Le changement c'est maintenant...

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