Celle-là, on va la faire style conte de fée.. (ou comptes de faits, au choix).

Il était une fois, quelque part en France, dans un grand hôpital, un grand Professeur, à la tête d'un grand service....

Au passage, vous avez remarqué que dans Masterchef ou Top Chef ou autres fadaiseries culinaires on dit: une petite sauce, un petit émincé, une petite purée, une petite .... alors qu'en médecine, c'est : un grand patron, un grand service, un grand établissement, un grand progrès de la médecine.... et les infimières ??? une petite infirmière, pardi....

On ne mélange pas les torchons et les serviettes.

Fin de la parenthèse, je disgresse....

Nous sommes donc chez ce grand Monsieur que nous nommerons pudiquement le Professeur Mastre, histoire de ne froisser aucune suceptibilité ( du marseillais Mastre = poulpe, ou personne pas très futée...).

Dans ce service, il y a des patients... Ha oui me direz vous, et ça mérite un article ça? Un service , des patients !

Bravo Clématite! Ton blog est au coup de théatre ce que "la petite maison dans la prairie" est au film d'horreur.... Quoique...

Ces patients, bandes de petits impatients!, sont opérés, ou non.... parfois ils entrent pour des douleurs abominables...(pardon, je nettoyais ma langue et le coup est parti), des douleurs abdominales, parfois pour des chirurgies plus ou moins digestives.

Le hic, car on y arrive, je n'écris pas pour le plaisir du doux bruit de mes doigts sur le clavier, c'est que TOUS ces patients sortent avec des injections d'HBPM...

Pour les non initiés, HBPM ne veut pas dire "Horreur, Bahleur, Pourquoi Moi"..., non c'est héparine à bas poids moléculaire, autrement dit les injections de Lov...x, ou de Frax...ine...d'anticoagulants quoi.

Pas de pub, please, on ne me paye pas...MOI....

Parce que voilà, nous ne sommes pas chez OUI-OUI au pays des Bisounours et les labos ont besoin de sites pour faire tourner leur stock...

Alors là, pure supposition malveillante de ma part! il me semble, que TOUS les patients ne nécessitent pas une mise sous anticoagulant systématique dès lors qu'ils franchissent le seuil de leur chambre d'hôtel...heu d'hôpital, pardon....
Les opérés , je veux bien, mais les jeunes gens qui rentrent 3 jours pour une exploration de douleurs abdominales doivent-ils vraiment subir une injection quotidienne d'anti-coagulant durant leur séjour et les 21 jours qui suivent leur sortie ??? Au prétexte qu'"à l'hôpital on bouge un peu moins"...
 Vous me ferez penser à récupérer mon ordo pour des piqûres à mon prochain départ en vacances en mode transat, doigts de pieds en éventail...

Chez le Professeur Poulpe, les antico c'est automatique! (comme la mise sous insuline quand le dextro dépasse 1,20g, quelle que soit l'heure de prélèvement).

Et les médecins, qui les évalue? qui contrôle leurs pratiques ? Qui va se permettre de dire un jour au Chef de  service qu'il n'est pas nécessairement dans le cadre d'une bonne pratique, efficiente et sécure pour son patient ?

- L'infirmière du service ?
Même pas en rêve...

- Le (la) cadre ?
Il (elle) tient trop à son poste,

- Le cadre supérieur ?
Autre chose à faire...

- L'interne ?
S'opposer à son patron? que nenni....

- L'externe ?
Allons bon, "Le Professeur a dit ..." (ils s'appellent tous Jacques ces messieurs)

- Le directeur des soins ?
... Qui ça ?....

- Le directeur de l'hôpital ?
Oui,  il lui en touchera deux mots, entre deux trous, au golf, dimanche prochain, mais rapidement alors parce que la réception chez Madame La Député commence à 20h et comme ils s'y rendent dans la même voiture ... Economies obligent...

Alors qui ???

Ca va durer jusqu'à quand ?

Jusqu'à quand les patients vont-ils se voir infliger des traitement à la limite de la maltraitance et sans réel intéret pour eux ?

Jusqu'à quand seront-ils les otages d'un système basé sur le profit ?

Jusqu'à quand les infligeurs ne seront pas les payeurs ?

Jusqu'à quand les grands patrons pourront-ils exercer en toute impunité leur pratiques ancestrales et népotiques ?

Jusqu'à quand le diplôme bac + 8 ou 10 ou 12 sera-t-il synonyme de compétence, expertise, digne de confiance ?

Jusqu'à quand ?????

On vient nous bassiner sur la formation, la sécurité, la qualité, l'efficience, les EPP, les bonnes pratiques, mais où sont nos modèles? Mais qui paye les pots cassés ?

Les patients, les soignants...

Mais bon, ceci dit, ce n'est que mon avis hein.
Je ne suis pas un grand professeur de médecine, moi, je ne suis qu'une petite infirmière...

Poulpement vôtre - Clématite