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- Petit traité de zoologie appliqué aux infirmiers -
Après les infirmières "pigeonnes" puis les pingouins ( Les infirmiers sont-ils des pingouins?) serions nous devenues des dindons? Bon c'est de circonstance en période de Noel, mais tout de même.. Cette assimilation systématique à des animaux, à des volatiles qui plus est, commence à me questionner.....
Car voilà LA nouvelle de cette fin d'année 2016, annoncée en grandes pompes: la dette des infirmiers vis à vis de l'ordre serait effacée???
Pas "toute" la dette, mais celle des années antérieures à 2015.
Si je compte bien, création de l'ONI le 1er décembre 2006. Donc 1er appel pour 2007. Cela fait bien 8 ans, huit années de cadeau qui serait accordé aux infirmiers, salariés et libéraux, ayant "omis" de s'acquitter de leur cotisation.
==> 600 000 IDE, dont 100 000 libéraux (16%, en gros, hein). Et 200 000 inscrits (majorité de libéraux). Reste 400 M. Ce qui nous donne, à la louche: 8 (ans) x 30€ x 380 000 (91 200 K€) + 8 x 75€x 20 000 (12 000K€)
= 103 200 000 Euros soit 103,2 millions d'euros... Rien que de l'écrire j'ai le vertige.
C'est super d'effacer une dette, tant mieux pour ceux qui en profitent... si, si, c'est sincère.
Mais.... Ceci veut dire que les quelques 200 000 infirmier(e)s qui ont jusque là payé leurs cotisation sont des ... dindons? HumHum
Mais d'où vient cette largesse comptable? Initiative ordinale?? J'en doute.
Non, cela vient d'un syndicat libéral qui se gausse de cette avancée et d'avoir obtenu suite à sa proposition de "sortie de crise" (crise qu'il a lui même un peu générée au passage) "que la dette des IDEL soit effacée" (à l'exception de 2015, pour des raisons de vote)
Mais faisons donc un léger flashback.
- Fin 2006: création de l'ONI
- 2010: il est question d'en faire supporter le financement par les seuls libéraux. LE syndicat s’insurge (à juste titre)
- 2011: Sécession DU syndicat avec l'ONI, suite aux propos de la ministre de l'époque sur la non obligation des salariés pour cotiser. (IL/Elle)" ne cautionnera en aucun cas la pérennité d’un Ordre réservé aux seuls libéraux qui n’aurait plus aucun sens. (IL/Elle) mettra tous les moyens en œuvre, y compris l’appel à la désobéissance civile ..."
- 2012: le torchon brûle, les syndicats appellent au boycott de la cotisation et plus tard (IL/Elle) "soumettra à son congrès la décision de demander l’abrogation pure et simple de l’Ordre national des infirmiers". Carrément.
- Avril 2015: stupeur dès le matin, dans la nuit est voté en catimini, (comprenez par deux pelés et un tondu) un amendement visant à supprimer l'ordre infirmier. (Le syndicat) "applaudit l’adoption par les députés contre l’avis du gouvernement de l’amendement visant à supprimer l’Ordre national des infirmiers". Les quelques 500 participants des JNIL* ont pu assister en direct à l'exultation de la Présidence du syndicat en question... A se demander si tout ceci n'était pas en fait une affaire personnelle... humhum....
- Mais en 2016 (année funeste je vous le rappelle) coup de théâtre: LE syndicat dans un superbe "retourner de veste" (pré électoral ?) annonce que "dans le respect des résultats du processus démocratique" et pour "sortir de plusieurs années de crise", les Présidents (syndical et ordinal, ndlr) se sont rencontrés de façon informelle...
Il faut préciser qu' "Après avoir traversé une période difficile, l’ONI a été légitimé dans son rôle, lors du vote de la loi santé en 2ème lecture à l’Assemblée Nationale le 27 novembre dernier."
De mauvaises langues seront tentées de dire qu'au vu du contexte, du renforcement du positionnement de l'ONI, de son coté désormais incontournable pour obtenir une autorisation d'exercer en libéral, des futures élections...
Mais ce ne seront que vils ragots.
Bien entendu, PERSONNE ne doute de la démarche totalement désintéressée du syndicat concerné, personne ne pense un seul instant qu'il ait pu se négocier quoique ce soit ... Personne n'imagine qu'un syndicat puisse être motivé par autre chose que la défense de la profession.
Néanmoins, à ce jour, je me requestionne sur la nécessité de payer ma cotisation ordinale. 600 euros payés rubis sur l'ongle depuis la création. Finalement j'aurais pu m'en abstenir... et me payer quelques entrées au zoo ou à la ferme de Candy pour y visiter mes congénères, les dindons.
Pour plaire au plus grand nombre, et peut être aussi dans un opportunisme qui force le respect, ces personnes là méprisent ceux qui soutiennent depuis le début cette institution, et se fendent de leur écot annuel. C'est dommage.
Quelle sera la prochaine analogie animalière? La marmotte ? (Vous savez celle qui met le chocolat dans le papier alu)
Zoologiquement vôtre
Clématite
*journée nationale de l'infirmière libérale, organisée par Izeos
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Commentaires
J'aime toujours autant te lire , je me rend compte que je suis aussi le dindon de la farce depuis quelques années.... que d'argent perdu à cotiser alors qu'après on rase gratis. Que fait tu depuis l'arrêt du libéral ?