• - Hymne à l'amour -

    Cet article intimiste est dédié à mes deux enfants,

    les deux êtres les plus chers à mon cœur...

    Etre parent n'est pas une mince affaire. On est pas préparé, on fait des erreurs, on agit selon des principes (plus ou moins édictés par les générations précédentes), on agit selon ses convictions ( fruits d'une éducation plus ou moins aléatoire), on écoute son cœur (pas toujours le meilleur des conseillers) et parfois sa raison (elle non plus pas au top, parfois) et surtout, surtout, on est soi-même pétri de tout ce conglomérat de psychogénéalogie...

    La psychogénéalogie ( et là j'explique à ma chère progéniture) est la théorie  selon laquelle les événements, traumatismes, secrets, conflits vécus par les ascendants d'un sujet conditionneraient ses faiblesses constitutionnelles, ses troubles psychologiques, ses maladies, voire ses comportements étranges ou inexplicables.

    En gros et pour résumer: tu as "mal à la vie" car tes parents et tes grands parents avaient eux aussi des problèmes...

    Bref, des choses ont été dites, des traumatismes ont été révélés, des blessures profondes et intestines, des maltraitances affectives , des abandons, des démons qui rodent et  hantent les âmes  de mes propres entrailles...

    Et tout ceci par MA FAUTE ! Oh ! pas volontaire, non, jamais je ne pourrai les trahir, mais par faiblesse, lâcheté, peur de blesser, peur de décevoir, égoïsme aussi, peut-être... Mais surtout par souci de ménager la chèvre et le chou...

    Ces putains de caprins et de crucifères, genèses maléfiques d'un trouble mortifère chez mes enfants. Et tout ceci à cause de MOI... pas QUE de moi, mais quand même.

    Là où mon rôle était de les protéger, je les ai exposés, là où j'aurais dû agir, je me suis enfuie, je me suis réfugiée derrière je ne sais quel prétexte futile pour surseoir à mon devoir de louve, de mère, de barrière infranchissable... J'ai été lâche et je le reconnais.

    Je le regrette amèrement.

    Mais aujourd'hui les mots se font lames, et l'âme devient larmes,

    larmes fatales et létales, alarme désespérée d'une insouciance oubliée,

    témoin maléfique d'une faille parentale....

    Je n'ai pas su les protéger, je m'en veux...

    Quelles que soient les circonstances réelles, quelles qu'en soient les conséquences, j'ai failli à mon devoir et ma pénitence sera le souvenir des larmes de mes enfants, me reprochant à peine cette faute, me laissant face à mes démons, à ma culpabilité, à cette image de bonheur si tôt brisé, de bonheur avorté, de famille éclatée.

    A trop vouloir aimer on en perd le juste chemin, on atermoie sans cesse, on ne peut se décider pour l'une ou l'autre des voies offertes et , par peur de l'avenir, on choisit parfois la mauvaise, on croit aider et on enfonce. Jamais volontairement mais par faiblesse, oui je l'avoue.

    Ce qu'ils ont ressenti comme un abandon était un acte de protection, mais c'est le ressenti qui prime, donc oui, je plaide coupable! 

    Ma fille pleurait, J'ai voulu l'acheter , juste par lâcheté.... Trop de laxisme, trop d'argent, pour compenser ? Pour me dédouaner d'avoir quitté son père ? De ne pas lui proposer un foyer sécure ? Pour m'acheter une conscience, j'ai vendu son cœur d'enfant. Je l' ai blessée, je me suis blessée. Et son frère avec ...

     

    La vie continue, tel un fleuve qui charrie ses alluvions, elle entraîne avec elle les turpitudes passées et les remords.

    A trop vouloir ménager, on en devient toxique. Il faut de temps à autre gueuler un bon coup, dire ce qui pèse et oser dire NON !. Ce mot magique, qui libère parfois les tensions et recadre les écarts. Savoir se positionner clairement, ne pas renoncer juste pour faire plaisir.

    Mes enfants, je vous ai blessés, je vous en demande pardon ! 

    Je souhaite que cette quenouille chargée de vos peines puisse malgré tout trouver le rouet qui les déroulera et les transformera en  fils d'espoir, tissant une toile de bonheur, pour vous envelopper et vous protéger à jamais.  

    Maternellement  vôtre

    Clématite

     

     

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  • Commentaires

    3
    Lundi 26 Août 2013 à 18:31

    merci Monoblogue... En effet, ils sont dotés d'une très grosse capacité d'adaptation et de résilience également... Mais il est vrai qu'"à chaud" je ne voyais que le négatif, embrumée que j'étais par ces manifestations de peine. Nous sommes un tout et "le tout est plus que a somme des  parties" (théorie des ystèmes complexes)...Pour finir sur une note positive, s'ils ont su rebondir c'est aussi grace à ce cadre de respect que j'ai pû leur transmettre...

    Et tes commentaires sont toujours les bienvenus, bien sûr! 

    @patatras: j'adore ta sensibilité.. ;-)

    2
    Patatras.
    Lundi 26 Août 2013 à 16:53

    Bon, les gosses c'est fait.

    Suivant !...

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    1
    Lundi 26 Août 2013 à 12:32

    La psychogénéalogie ne transmet pas que des faiblesses, elle transmet les forces qui nous animent et animaient nos ancêtres. Leurs vertus, leurs victoires, ce que l'expérience leur a appris, de père en fille et de mère en fils, enfin, de toutes les combinaisons possibles. Secrets, inconscients, ces sursauts de l'âme qui peuvent aussi nous rendre plus forts là où d'autres auraient faillis.
    Il serait étonnant que tes (vos) enfants n'aient pas hérité de cette force, cette résilience qu'on lit tout au long de tes mots.
    Mon commentaire n'est peut-être pas bien à sa place, mais bon, je lis, je réagis :)
    Amicalement,
    Monoblogue.

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