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Après avoir tenté (et réussi, j'espère)d'insérer un doute et un questionnement dans votre esprit, sur la pertinence et l'impertinence des actes, je vais vous livrer quelques débuts de pistes...
Si vous souhaitez sortir de l'impertinence, osez vous poser LA question: POURQUOI ?
Pourquoi fais-je [comme] ça, ou ne le fais-je pas?
Et ensuite, affinez avec : COMMENT?
Comment puis-je faire différemment ? Comment vivrais-je cette situation si j'étais à la place de l'autre ?
Et là vous commencerez à vous questionner sur vos pratiques et à les analyser.
Oh certes, ce n'est pas très agréable, enfin surtout les réponses, lorsque l'on veut être très honnête (au moins avec soi-même).
Car dès que l'on commence à faire comme les gosses (dis maman pourquoi le ciel est bleu? Pourquoi la dame est grosse? Pourquoi les adultes y disent pas "s'il te plait" ni "merci" ? Comment on meurt? Comment on fait les bébés? ...) on se positionne comme un receveur, et non plus un "Kicétou". Comme un apprenant et non plus comme un Kador de la seringue. On devient humble, on modifie son comportement, on cherche à s'améliorer et à supprimer de son vocabulaire le définitivement insupportable: "on a toujours fait comme ça !"
- Au moment de mettre dans le pilulier les 3 g quotidiens de paracétamol, vous demanderez à votre patiente si elle souffre autant que cela ? (oui je sais je fais un blocage là dessus!)
- Avant de sonner à 6 h du matin pour prendre une TA, vous essaierez d'envisager que 3 heures de sommeil en plus peuvent aussi être réparateurs.
- Avant de maugréer sur l'absence de lit médicalisé et cette arghhh.... de fille (de patient) qui ne veut pas en entendre parler, vous imaginerez votre père, diminué mais pas encore aux portes de la mort, avec une infirmière impatiente qui vous presse d'installer une batterie d'hôpital au milieu de son confort douillet... Surtout si vous même êtes attaché aux habitudes de votre parent, celles là mêmes qui l'aident à survivre. Peut être choisirez-vous alors un autre angle pour aborder la question, et lui permettre d'accepter l'inacceptable (pour elle).
- Avant de forcer Germaine à la douche, vous vous demanderez si dans sa vie "d'avant" elle prenait une douche quotidienne, et s'il est bien indispensable de la savonner de pied en cap chaque jour, lui générant une angoisse coupable et parfois mortifère (combien vous font le coup du "je suis malade" pour y échapper?)
Les exemples foisonnent, bien sûr, et je vous propose de m'en laisser en commentaires de cet article.
Le but bien sûr est d'améliorer sa pratique, la qualité des soins dispensés, mais aussi son bien être au travail. Avoir le sentiment d'être juste dans ce que l'on fait reste important et valorisant. Car ce job n'étant pas toujours très cool avec nous, essayons de nous faire un peu de bien aussi.
Impertinente, moi ? Pas tant que ça au final !!!
Pertinemment vôtre
Clématite
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