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- Alain Posture ! -
Monsieur et Madame Posteur ont un fils... comment l'appellent-ils? Alain, bien sûr.
Ça marche aussi pour les filles, mais "Aline Posteuse" ça le fait tout de suite moins bien!
Tandis que Alain Posteur, là ça parle à tout le monde. Allez, avouez que vous avez tous un Alain qui traîne dans votre entourage, qu'il soit familial, social ou professionnel ...
Moi j'en ai quelques uns, mais un et une en particulier. Et en plus réunis dans le même contexte !
Selon le Larousse un imposteur est: "une personne qui trompe par de fausses apparences, qui se fait passer pour quelqu'un d'autre".
En langage "jeune" c'est un mytho, en langage professionnel adulte c'est un "enfoiré". Non à cause de sa propension systématique "à se prendre pour un autre", ça - à la rigueur - ce serait plutôt pathétique, mais à cause du danger qu'il représente!
Les journaux en sont plein, de ce type d'individus qui arrivent à gruger des centaines de personnes, à des niveaux différents bien sûr. Dans mon cas précis je resterai sur l'imposture intellectuelle, et non l'usurpation d'identité ou de métier.
Je m'explique:
Nous sommes face à quelqu'un qui est visiblement incompétent (dans le meilleur des cas) voire stupide, mais surtout arriviste (quasi toujours!).
Quelqu'un qui réussit, on ne sait par quel miracle, à se faire passer pour une sorte de "référence" ou 'd'expert" dans son domaine professionnel, "d'incontournable", alors bien sûr qu'il ne l'est pas...Quelqu'un qui récolte les lauriers alors qu'il n'a objectivement RIEN fait !
Il - ou "elle" bien sûr - utilise des mots savants dont il ignore souvent le sens réel. Il se mélange les pinceaux dans les noms ( de familles ou de médicaments ou autres)ou les dates. Il a une prédilection maladive pour les styles ampoulés, utilise des phrases pompeuses et creuses qui ne veulent rien dire (surtout pas pour lui ), truffées de fautes d'orthographe et de syntaxe, sinon c'est pas drôle.
"L’usage de formules savantes, incompréhensibles ou simplement insensées, y repose souvent sur la volonté de maintien d’un « pouvoir intellectuel » plus ou moins usurpé." - Thierry Simonelli - Les « Impostures Intellectuelles » ou pourquoi tout ce qui est obscur n’est pas profond
Il est très , mais alors très, content de lui, convaincu que sans lui l'entreprise ne tournerait pas, alors qu'il passe aux yeux des autres pour un gros branleur inutile, cherchant à toute force à se "placer" auprès de ses supérieurs par des mines et des ronds de jambes flagorneurs et honteux....
Car Alain n'est pas forcément un "gentil". Bien qu'une de ses caractéristiques soit l'attitude bienveillante, avec la petite voie douce qui propose: "un café?", "je te remplace si tu veux y aller", "oh tu sais moi ça me dérange pas de rester un peu", "tu vas bien toi? tu as mauvaise mine...", "je t'ai avancé le dossier X...tu semblait tellement fatiguée..." .
Donc objectivement, rien ne cloche chez lui, il est tellement gentil, toujours prêt à rendre service et si compréhensif....
Sauf que la carotte, et bien il te la met bien profond!
Du coup, celui qui s'en méfie (et ose le dire) passe pour le méchant, l'aigri, le jaloux même.... (Et ça c'est juste du vécu!!!)
Je me suis toujours demandée comment quelqu'un de "nul" arrivait à se positionner comme "incontournable" ??? En faisant des formations à gogo et s'en vantant haut et fort (formations qui lui confèrent un grade ou un diplôme mais pas forcément la compétence qui va avec), en sachant s'entourer des bonnes personnes (qui au final "bossent pour lui" sans en récupérer la moindre gloire), en s'inspirant du travail des autres pour le détourner et le faire passer pour sien (ouh, c'est pas beau ça !), en "murmurant à l'oreille des chefs" pour s'en accorder les bonnes grâces (ben oui, faut croire que ça marche !).
Et pourtant je peux vous assurer que certains "Alain" sont des personnes dangereuses car véhiculant des informations fausses, mal comprises par eux-mêmes et retranscrites de travers, obligeant leurs collègues de travail à vérifier et rectifier avant diffusion externe chacune de leur production, mais sans pouvoir le faire éclater au grand jour, sous peine du fameux : "et toi tu ne fais jamais d'erreur?".
Si ! Moi des erreurs j'en fais, plein même, mais j'ai l'honnêteté de les reconnaître. Et surtout d'essayer de ne pas les reproduire. Alain est tellement convaincu de sa supériorité qu'il n'écoute rien ni personne. Il est "incontrôlable"... Il n'en fait qu'à sa tête, mais comme elle est creuse je vous laisse imaginer le résultat.
Chacune de ses interventions s'apparente à un épisode de "koh lanta" en Lybie: des dossiers truffés d'erreurs plus saugrenues les unes que les autres, un parcours du combattant pour décrypter une prose absconse et pompeuse, des heures de négociations pour rattraper les effets délétères de chaque action d'Alain, qui, lui, caracole en tête de gondole, toujours plus confiant en l'avenir.
Alors Alain, écoute moi bien: arrête de faire chier le monde et commence à bosser sérieusement, commence par t'acquitter correctement de ton propre travail avant d'aller piquer celui des autres, balaye devant ta porte avant de juger tes collègues, et surtout attention au revers de médaille... Un jour viendra où tu ne jouiras plus de ta position de donneur de leçons ! Un jour viendra où tes galimatias n’intéresseront plus personne !
L'incompétence et l'imposture seront démasquées un jour ou l'autre ....
Posturement vôtre.
Clématite
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Commentaires
2AzizDimanche 12 Juin 2016 à 21:43Clématite : cela me rappelle le fameux principe de Peter, ce qui explique en partie comment ces individus se retrouvent en position. Mais ceci dit, le management moderne - a l'américaine si je puis dire - fini par se débarrasser des individus de ce type, simplement en virant les plus gros salaires en fonction de l'ancienneté et de l'atteinte des objectifs. Une sorte de purge ou de saignée... Mais ce que tu décris continue malheureusement à être le cas dans les administrations publiques...1FéeClochettesMardi 13 Août 2013 à 12:59Tellement vrai...
Mais au risque de faire ma pessimiste, tous ces incompétents dont tu parles si bien sont en général quasi-indéboulonnables de leurs postes et pouvoirs, et le revers de la médaille n'est jamais pour eux mais toujours pour les autres.
Il n'y a qu'à simplement observer les grands esprits qui nous gouvernent, plus édifiant que ça tu meurs...
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oui Aziz, c'est bien au principe de Peters que je pensais en l'écrivant...