• - Souriez, vous êtes observé ! -

    Aujourd'hui je vais vous raconter l'histoire d'un chat... Oui, vous avez bien lu, un chat mais pas n'importe quel chat: il s'agit de l' expérience (ou paradoxe) du chat de Schrödinger, imaginée en 1935 par le physicien  éponyme.

    Ou plutôt NON, je vais pas vous la raconter car les chat "morts-vivants", moi j'aime pas trop bien beaucoup ça. Je laisse les amateurs de physique quantique le découvrir ICI en vidéo amusante.

    En fait mon propos du jour était une question: un observateur peut-il influencer ce qu'il observe ? Ou plus ciblé sur la profession :

    Se questionner sur sa pratique améliore-t-il sa pratique ?

     Et voilà LA question existentielle du jour.

    C'est parti d'un exemple concret, entre autres :

    Le cas d'une dame, avec une jambe très très abîmée, oedématiée, rouge et noire, probablement atteinte d'une affection nosocomiale, et du coup très déprimée, car une solution thérapeutique radicale était envisagée pour septembre (comprenez amputation pour les néophytes). L'infirmière est dépassée, le médecin traitant en impasse thérapeutique, et les divers spécialistes infectiologues et orthopédistes, se croyant à Rolland Garros,  se renvoient la baballe... Bref, la cata! 

    La brave infirmière contacte un réseau de santé, qui essaie tant bien que mal de dérouler le fil de tout ce foutoir. A force de courriers sans réponses aux divers médecins et de fax ou mails ignorés, au bout de 5 mois d'appels réguliers à l'infirmière, au labo d'analyse médicale, au médecin traitant pour activer un peu les choses, la plaie s'est miraculeusement mise à évoluer favorablement....Sans intervention RÉELLE du réseau, juste créer du lien et observer la pratique de chacun, , et bien chaque acteur a su trouver sa place et son rôle, le grand gagnant étant, tadammmmm..... la patiente, qui pourra aller danser la gigue sur ses 2 jambes.

    Donc j'ai cherché un peu, sur gogole, "influence de l'observateur sur l'expérience"....et je suis tombée tout naturellement sur mon matou, et diverses expériences en physique quantique (dont notre cher Einstein) qui attestent que la simple présence de l’observateur change le résultat de l’expérience.

    l’observateur n’est pas neutre !

    Hallucinant et formidable. Les concepts  développés sont de nature à faire évoluer notre conception de la réalité, nous sommes responsables , même inactif, de notre environnement. 

    Du coup, ceci permet d'envisager l'amélioration de la pratique : un simple questionnement sur la façon de faire ou de se comporter peut entraîner une réflexion et un changement.

    Un autre exemple tout bête: Chez les patients, je n'aime pas trop me laver les mains, car savon et serviettes sont parfois "douteux". Je préfère de loin le SHA (encore lui!!!!). Mais non, la solution hydro-alcoolique, vous savez la potion magique lors de la grippe A. 

    Et lors des pansements je sentais une gêne de la part des patients : "vous voulez vous laver les mains ?".... Un jour j'ai eu droit à : "votre collègue se lave les mains ....". Et du coup, terrifiée de passer pour une grosse crasseuse, je me suis questionnée.

    J'ai imaginé que j'étais à la place du patient et OUI, ça m'aurait aussi choquée une IDEL qui ne se lave pas les mains, d'autant que ma manœuvre de désinfection est relativement discrète.

    Depuis, j'explique que je me désinfecte avec une solution spéciale qui élimine 99.9% des germes etc...Et tout se passe à merveille. 

    Voilà deux exemples de la vie professionnelle, où un simple observateur peut vous faire changer de  façon de faire..

    Mais il y en a plein d'autres : quand vous faites un soin (prise de sang) avec la famille qui vous regarde, quand vous êtes audité pour une certification, quand vous conduisez avec votre mari à côté, quand vous croisez une voiture de police .....

    Et oui, le chat n'a pas fini de faire parler de lui, il est même le cantique de la quantique.

    Et j'adore les chats, en plus!   

    Miaulement vôtre

    Clématite

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  • Commentaires

    7
    Samedi 14 Septembre 2013 à 22:32

    miaou....

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    6
    Patatras -
    Samedi 14 Septembre 2013 à 21:28

    Ca y est, elles se croient sur un Chat les deux là... 

    5
    Samedi 14 Septembre 2013 à 12:18

    A l'impossible nul n'est tenu. Il faut partir avant que la santé en prenne vraiment pour son grade. N'affûtes pas trop longtemps, quitte à te laisser flotter un temps avant de décider d'aller vers autre chose... Si tu as les moyens de le faire.
    Il y a des combats partout, mais, dans quelques endroits, on ne les mène pas seul(e) - et c'est déjà une petite victoire, et un énorme poids en moins.

    4
    Vendredi 13 Septembre 2013 à 23:13

    ha oui le travail en équipe.... on n'est jamais si seul qu'entouré... bref! En libéral et bien on se prend tout dans le bec, et : - soit on s'en fout royal, donc "fini-parti" comme à  Marseille ... et tout va bien.

    -soit on mouline dans son petit cerveau torturé et on tente de prendre sur soi, de trouver les solutions les mieux adaptées (faculté d'adaptation maxi pour le coup!), de prendre de son temps, son énergie, sa patience , sa santé parfois...sa santé souvent...et puis le burn out arrive, très largement débattu dans  ces tribunes.

    A l'hôpital tu es au coeur d'une grosse machine qui t"englue et te dépersonnalise sinon tu meurs, tu es exclu. Au domicile ?ben tu "gères" tu n'as pas le choix... cf l'article en deux parties sur l'IDEL...Et un jour tu te barres, en courant et en  jurant qu'on ne t'y reprendra plus.

    Là, j'affute mes shoes.

    3
    Vendredi 13 Septembre 2013 à 22:30

    Oui j'imagine que cela entre également dans les bases de l'analyse, puisqu'analyse des pratiques... Que je préfère d'ailleurs à la supervision (je n'ai jamais eu l'occasion de pratiquer la régulation), où j'avais un peu l'impression d'être "guidée" dans une manière de travailler qui serait "bonne". Cela faisait toutefois du bien à toute l'équipe de pouvoir parler, mais l'analyse des pratiques apporte autre chose, pouvoir se pencher réellement sur les situations sans tout de suite aiguiller vers "la juste distance" et autres (pour la psychiatrie). Après cela dépend aussi du psychologue (souvent) qui intervient.

    C'est quand même fou comme on travaille seul même à l'hôpital (dans certains services ou il n'y a aucun espace prévu autre que la salle de pause pour discuter des situations difficiles, et comme en salle de pause, la frontière entre le pro et le perso est ténue, on en viendrait vite à mélanger les deux, ce qui n'invite franchement pas à la confidence), entouré de toute une équipe, on arrive à se prendre de plein fouet les situations pendant des mois sans pouvoir en parler vraiment et sans que rien ne change. Au final, c'est sur, on travaille mal. (J'suis contente d'avoir quitté l'hôpital)

    Comment te débrouilles tu en libéral, avec les situations qui t'interpellent ? Je veux dire, autrement qu'en mobilisant le réseau, en étant dans le soin etc. Comment fais tu pour te distancier un peu ? (Si c'est pas indiscret bien sûr)

    2
    Vendredi 13 Septembre 2013 à 22:07

    oui monoblogue, le tiers neutre, permet un positionnement différent , c'est le principe de la psychanlalyse et psychothérapie non? Et caresser le minou avant d'entrer dans une chambre? ben oui, forcément....

    1
    Vendredi 13 Septembre 2013 à 18:29

    Le truc avec l'observateur, c'est qu'on se sent effectivement responsabilisés de nos actes dès lors qu'on a conscience que quelqu'un sait ce qu'on fait, nous voit le faire (de près ou de loin). On se voit dans les yeux de l'autre, on a envie de montrer qu'on fait notre boulot. On s'applique. C'est ce que je déduis du cas que tu exposes (assez étonnant par sa forme, d'ailleurs !).

    Après, du regard au questionnement, pour moi, il y a quand même un pas : celui de la mise en pensées, de la mise en mots. Je pense par exemple aux analyses de pratique (qui sont la formalisation de ce "pas") : l'intervention d'un tiers étranger à la pratique des professionnels, qui vient les entendre parler de situations rencontrées dans leur exercice (et non pas donner des réponses toute faites) : entendre résonner notre parole, notre pratique, avec un "autre" présent. Et ainsi pouvoir s'en distancier, dans un processus psychique qui ancre ses racines dans le regard des autres.

    Sinon, j'avais fait une formation hygiène et j'avais effectivement compris qu'il fallait frictionner un chat à chaque fois qu'on sortait d'une chambre. Mais j'en ai jamais trouvé dans aucun couloir...

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