• - Ne mettons pas tous les « eux » dans le même panier  Connaissez vous les « faizeux » ? Non ? Ce mot ne vous dit rien ? Ce terme  a      déjà été utilisé par l’écrivain Alexandre Jardin, qui a lancé un mouvement citoyen : http://www.bleublanczebre.fr/, dont le crédo est « c’est à nous d’agir ».

     

     

    Mon propos du jour sera d’extrapoler autour de ces catégories retrouvées dans la société.  

     Nous avons donc les faizeux, ceux qui font, qui produisent, qui n’ont pas peur de partir de la légendaire et redoutée « page blanche »...

     Que ce soit en matière de document (vous savez quand un groupe doit rédiger un doc  de travail et que c’est toujours le même qui s’y colle…), dans un domaine plus personnel privé ou amical (pour ranger la maison, organiser des sorties, les vacances, les papiers..), dans le domaine associatif (pour être force de proposition et mettre en oeuvre toutes ces idées, organiser des réunions, trouver les salles, faire les comptes rendus… )

     Le faizeux néanmoins est souvent critiqué.

    Vous connaissez le vieil adage « il n’y a que celui qui ne fait rien qui ne fait jamais d’erreur ». Alors évidemment le faizeux « fait » et du coup il s’expose. Aux critiques (c’est pas assez ou c’est trop), aux jalousies (pourquoi lui et pas moi ?), aux coups bas et récupérations (vous savez, mettre subrepticement un nom au bas d’un document), aux flagorneries (« heureusement que tu es là », pour continuer à se la couler douce…).

     Le faizeux n’est pas nécessairement assoiffé de gloire, il l’est peut être d’avantage de reconnaissance. Il aime produire, organiser, et associe très souvent ses partenaires de travail ou associatifs dans ses remerciements. Il cherche rarement à tirer la couverture à lui seul, il a le sens du partage, la notion d’équipe. Il est souvent un leader d’ailleurs.

     

    A côté, ou plutôt dans le sillage du faizeux, nous trouvons le suiveux.

    Alors lui pas de soucis, il est d’accord la plupart du temps. Le suiveux n’est pas contrariant, il donne son avis quand on le lui demande, sur une virgule mal placée ou une tournure de phrase, il valorise le travail de son modèle le faizeux, ne cherche pas  prendre sa place, ni à le critiquer car il sait où sont ses limites…. Suivre le mouvement. Le suiveux a son utilité car il va consciencieusement relire, exécuter, seconder, appuyer des idées ou des productions. C’est un excellent « second », bras droit fidèle qui n’aspire pas à devenir calife à la place du calife.

     Le duo faizeux/suiveux est en général un bon binôme.

     

    Nous avons ensuite le taiseux…

    Comme son nom l’indique il se tait. A l’instar des 3 singes orientaux : il voit tout, il entend tout mais il dit rien. Pourquoi ne s’exprime-t-il pas ? Ce peut être pour diverses raisons : soit parce qu’il pense n’avoir rien à dire (souvent les gens qui pensent ceci sont pourtant très intéressants), soit il s’en fout (il lit pourtant bien tout…), soit il n’est pas d’accord et préfère s’abstenir (par timidité, discrétion ou fuite des conflits).

    Le taiseux représente généralement une majorité non négligeable de personnes, quelque soit le champ couvert. Le meilleur exemple en est les abstentions lors des votes, ou lors des Assemblées Générales. Contrairement au suiveux, il ne fait rien en général… Mais il ne critique ni ne s’oppose non plus. En fait, on sait rarement que le taiseux existe. Il n’a aucun impact ; il est neutre, il représente la majorité silencieuse.

     Nous arrivons à la catégorie que j’adore … le critiqueux !

     Alors là nous sommes face à une personnalité plus complexe, à la limite du pervers ou du narcissique. Le critiqueux critique… quand le faizeux propose et demande relecture ou avis ou autre, il prend cette injonction au pied de la lettre et s’en donne à cœur joie. Après tout n’est ce pas là ce qu’on lui demande ?? Certes, mais il existe des limites aussi et surtout des différences entre critiquer quand on est soi même un faizeux et critiquer pour critiquer…

     Je ne parle pas ici des « critiques » dont c‘est le métier (littéraires, culinaires ou autres…) Et encore. Pour moi un critiqueux professionnel, c’est à dire qui professe et donc apprend en même temps à ceux qu’il « corrige », doit être déjà passé maitre dans l’art qu’il critique. Un chef étoilé en critique gastronomique oui, un péquin venu d’on ne sait où qui s’autoproclame chantre du « bien cuisiner » , car il a lu deux ou trois manuels de cuisine dans ses chiottes : NON!….

     Le terme vulgarisé du critiqueux c’est l’inspecteur des travaux finis. En fait il sait dire aux autres ce qu’il faut faire et comment il faut le faire, mais lui même ne fait rien. Son surnom c’est le « Yaquafautqu’on »

     A l’écouter il est au dessus de la mêlée et ne va pas s’abaisser à faire… Laissons cela aux faizeux, ces fourmis laborieuses. S’il est malin (et il l’est souvent) le critiqueux se fera passer pour un expert, celui donc que l’on ne remet jamais en cause.

     Et si le critiqueux était un imposteur?

    Mais il est tellement sûr de lui que personne ne songe à aller gratter pour  rechercher sur quoi asseoir sa légitimité. De temps à autre une affaire, un scandale éclate et il est démasqué. Mais c’est rare et il rebondit souvent, pénétré de sa propre mauvaise foi.

     De façon plus générale et dans nos sphères privo/amico/professionnelles, le critiqueux c’est celui qui arrive après la bataille pour donner les derniers conseils avisés, les derniers détails, au mieux, ou celui qui vient juste dire que non, ce n’est pas du tout comme cela qu’il faut procéder… En gros, il fout le bordel et il se casse, laissant faizeux, suiveux et même parfois taiseux dans le plus grand des désarrois… Et si l‘entreprise est menée à bon terme ce sera évidemment grâce à lui, qui est venu mettre la touche finale… oui juste finale. Il réclame souvent les lauriers d’ailleurs, pour le travail qu’il n’a pas fourni.

     Sauf que, autre dicton populaire, « la critique est aisée mais l’art est difficile ». Partir de rien et tout construire nécessite déjà du courage, des idées, de la volonté, du travail, de la persévérance, de l’autocritique (position réflexive), de l‘humilité aussi car les choses nouvelles sont rarement faciles, et les embuches fréquentes.

     

    Pour reprendre la maxime de Schopenhauer :

    « Toute nouvelle idée est d’abord ridicule, puis dangereuse pour devenir évidente ».

     

    Le faizeux est à tous les stades de cette transformation, le suiveux l'y aide efficacement, le taiseux observe et le critiqueux arrive à la toute fin, pour déposer son commentaire souvent acerbe.

     

    Alors voilà ma petite vision des catégories que l’on retrouve régulièrement. Un genre de  paradigme de la catégorisation.

     

    Et vous où vous situez-vous ? Et votre entourage ??? Êtes vous bien sûr(e)s de ceux qui vous entourent ?

     

    Catégorizeument vôtre

    Clématite

     

     

     

     

     

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